A tous ceux qui s'interessent a cette p'tite ile magique; a tous ceux qui croient qu'Haiti renaitra de ses cendres...a tous ceux qui s'interessent a la culture haitienne ou a la cause haitienne,je vous invite a me rejoindre...Echangeons nos idees...
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Comments

  • Y a-t-il quelqu'un qui connait le Curriculum Galilée Montaigne à Brooklyn, NY?

    J'aimerais en savoir plus. Voici leur site d'internet: CGM

    Merci,

    -Ernest
  • Haïti: Dany Laferrière, l'éternel enfant de Petit-Goâve ?


    L'écriture comme la lecture, c'est d'abord une affaire intime. C'est la meilleure façon d'apprendre. Dany Laferrière est convaincu qu'il faut établir un rapport étroit avec le livre. Ecrire c'est rêver, nous dit l'auteur de « Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer ». Le Nouvelliste l'a rencontré, lors de son passage à Port-au-Prince la semaine dernière. Entretien.



    Le Nouvelliste (LN): Vous êtes ici, à Port-au-Prince, dans le cadre d'une semaine d'activités culturelles consacrée à la « littérature et à la musique » organisées à l'occasion du treizième anniversaire de la bibliothèque Monique Calixte. Comment est-ce que vous avez vécu l'expérience ?

    Dany Laferrière (DL) : Très bien, j'ai beaucoup aimé cela. Je suis très lié à la bibliothèque Monique Calixte. Il y a plus d'une dizaine d'années, j'étais de passage à Port-au-Prince, et c'est là que j'ai découvert la jolie bibliothèque, qui se trouvait à l'époque près de la place Jérémie. C'est là que j'ai pu rencontrer de jeunes lecteurs. J'avais bien aimé l'expérience, surtout de voir ces jeunes gens affamés de lecture et qui posaient de bonnes questions. Vous voyez bien qu'ils étaient intéressés par ce qui se passait. Ils n'étaient pas des badauds. Et depuis, j'ai tenu contact avec la bibliothèque, qui est devenue FOKAL, qui s'est déplacée légèrement, mais est restée dans le quartier, ce qui est une très bonne chose. J'ai souvent envoyé des livres, j'ai toujours voulu que les jeunes puissent comprendre que la lecture est d'abord un plaisir, ensuite une étude, qu'elle permet une analyse de la société dans laquelle on se trouve. C'est pour cela j'ai plutôt envoyé des livres qui pourraient leur faire passer un bon temps et aussi les emmener à fréquenter assidûment la bibliothèque.

    LN : Samedi dernier, vous avez signé votre deuxième roman jeunesse titré « La fête des morts », une histoire illustrant avec humour et tendresse la question de la mort vue par les enfants. Est-ce un retour à l'émerveillement enfantin ou à votre enfance en particulier ?

    DL : Je n'ai jamais quitté l'enfance. C'est un fil conducteur pour ceux qui lisent mes livres, c'est apparu comme un fil rouge, l'enfance à Petit-Goâve, les mêmes personnages s'installent dans certaines oeuvres. L'odeur du café, Ce charme des après-midi sans fin, dès fois ils traversent comme des figurants. Mes livres, ce sont ma grand-mère Da, ma mère, mes tantes, Vava, mon premier amour, si l'on peut dire, mon chien Marquis. Ce sont pour moi des trésors qui me permettent d'enrichir mes livres à tout moment. A un moment donné, je me suis dit, peut-être, il faudrait que je fasse des livres pour que des enfants puissent lire des choses à propos de mon enfance. C'est ainsi que je produis jusqu'à présent deux livres, « Pour l'amour de Vava » sur l'amour et « La fête des morts » évidemment sur la mort. Mais la mort comme une fête. Pas celle qui angoisse, mais qui fait partie de la vie quotidienne, un prolongement qui se trouve à l'horizon de la vie tout simplement. Et qu'il faudrait non seulement accepter, mais comprendre que cela fait partie du même cycle de la vie et que c'est une énergie différente. Ce n'est pas du tout un livre spirituel, je sais bien que la spiritualité, on s'en fout en Haïti, en ce moment. C'est plutôt un livre pour nous rappeler que surtout dans l'enfance, on a un rapport très ambigu avec la mort. On ne parle pas assez aux enfants de la mort. La raison de leurs angoisses à propos de la mort. Ils devraient être très proches, puisque, étant dans l'enfance, ils viennent tout juste de sortir de ce monde dont on ne sait rien, le monde du ventre de la mère et même d'avant. Donc, ils devraient être très proches de ce monde étrange, que les adultes attendent avec appréhension et qu'ils doivent bien connaître.

    LN : Cet émerveillement, l'a-t-on oublié en devenant adulte ?

    DL : On n'accorde pas de temps à cela. C'est pour cela qu'il y a des écrivains, des acteurs, des illustrateurs et des artistes, c'est pour nous rappeler le sens de la vie. Ce n'est pas forcément le sens de la conquête de la richesse, de l'amour. L'essence de la vie, c'est l'émerveillement. Nous sommes des touristes de passage dans cette vie, nous devons vivre pleinement ce voyage. Regarder un peu autour de nous, ne jamais s'arrêter de nous émerveiller, de voir ce miracle constant de la vie qui prend diverses formes dans diverses races, diverses cultures, mais qui est la même chose. C'est-à-dire l'individu, qui, entre naissance et mort, voyage, regarde, observe, analyse, mais il arrive tellement de choses qui nous empêchent de bien voir, nous devenons cynique adulte, quelqu'un qui ne regarde plus, qui ne se souvient plus.

    Mais, si nous continuons à nous rappeler de cette enfance, à en vivre, eh bien nous ne devenons jamais adulte, c'est-à-dire quelqu'un qui accorde de l'importance à des choses qui n'en ont pas vraiment. Car les choses qui sont vraiment importantes, c'est le souci du bonheur, l'appétit de vivre. Et cela n'a rien à voir avec la situation socio-économique, politique ou de classe sociale. C'est quelque chose de privé. Nous faisons ce que nous pouvons de ce qui nous est donné. Il y a ce qu'on appelle la réalité qui empêche de vivre dans cet émerveillement-là. Mais c'est quelque chose qui vient de l'extérieur, elle ne dépend pas de nous. Ce sont des choses qu'on n'arrive pas à surmonter, des tracasseries, des obstacles. Mais ce qui nous est donné, c'est cette capacité de nous émerveiller.


    LN : Que proposez-vous aux jeunes, face au phénomène de l'Internet, auquel les bibliothèques, les librairies et l'éducation nationale ne savent pas trop sur quel pied danser ?

    DL : C'est très étrange, il y a l'Internet, les espaces vidéo, un espace de loisir, quand on en abuse, il vous sèche le cerveau comme toute obsession. Et puis, il y a la capacité de jouer avec une nouvelle technologie qui est tout à fait amusante et intéressante. Il y a aussi l'Internet qui donne la capacité de s'informer rapidement sur tout ce qui se passe dans le monde et d'avoir des informations excessivement précises. Je suis chroniqueur dans les journaux, dès que j'écris un article sur quelqu'un, j'écris naturellement ce que j'ai à écrire, après, je dois regarder sur google pour avoir les informations précises de ce que j'ai avancé dans l'article. Que ce soit une citation, une date, et je corrige instantanément. Et toujours je remarque qu'il y a un décalage entre ce que ma mémoire avait engrangé et l'information exacte. Ça, c'est le côté positif de l'Internet.

    Donc, ce n'est pas du tout un appareil diabolique, il ne faut pas le voir ainsi. Il faut par contre apprendre aux jeunes à faire un usage à la fois prudent, puisque toute information sur l'Internet n'est pas forcément juste et modéré, car, si on y passe un long temps, on perd la notion tactile des choses, la notion sensible de la vie. Continuer >





    Vous savez, quand le support papier arrivait, on avait dit la même chose. Un grand philosophe chinois avait dit: « C'est fini, on a mis le savoir humain à l'intérieur de quelques lettres de l'alphabet et dans un petit quadrilatère, un objet étrange qu'on appelle le livre, maintenant les gens ne vont plus apprendre. Ils vont se contenter de posséder cela dans leur bibliothèque. » Et pendant longtemps, il y a des gens qui n'ont jamais consulté leur bibliothèque. L'Internet au moins est lourd. Il ne suffit pas d'avoir les livres. Je disais tout à l'heure à un ami que la lecture est une expérience personnelle. Et c'est sur cela qu'il faut insister. Ce n'est pas quelque chose de mondain qu'il faudra étaler dans les salons. Il ne suffit pas de monter sur google pour se renseigner sur un auteur ou sur un livre et de pérorer dans les salons. Cela ne sert à rien. Ce qui est important, c'est de lire dans la solitude, dans votre stricte intimité et de faire le voyage avec l'auteur. Ce n'est ni le thème, ni le résumé du livre qui compte, c'est tout ce qui est écrit dans le livre. C'est d'avoir traversé toutes ces plages imbibées de passion, de rêve et de réalité s'accumulant pour produire quelque chose qui s'appelle le livre. Si vous n'avez pas fait la même traversée que l'auteur, vous n'avez pas lu le livre.

    LN : Vous êtes né à la deuxième moitié du vingtième siècle. Avant qu'elle ne touche à sa fin, vous étiez déjà parmi les rares écrivains haïtiens qui aient atteint le statut d'écrivain prolifique, reconnu internationalement. Que répondriez-vous, si un écrivain haïtien vous demandait : Qu'est-ce que vous avez fait donc que je n'ai pas fait ?

    DL : Lire, lire d'abord. Commencer par les classiques, les écrivains universellement reconnus. Ce sont eux qui se vendent le moins cher d'ailleurs. Je parle d'un Voltaire, d'un Goethe ou d'un Senghor. C'est important parce que vous allez voir comment quelqu'un peut traverser les autres cultures, et à chaque fois, il s'imprègne de gens, de vie de gens qu'il ne connaît pas. Et cet auteur-là, dès fois, doit traverser des décennies, des siècles. En lisant beaucoup, sans forcément analyser, on finit par former son goût. Et à partir de là, on commence à lire les contemporains. Et spontanément, on va pouvoir les peser, les juger, pas par rapport à nous-mêmes, mais par rapport à la somme de lectures de livres classiques qu'on a faites. Quand nous avons beaucoup lu Horace, Virgile ou Cervantès, en lisant un autre, ce n'est pas nous qui jugeons, c'est la culture que nous avons amassée en lisant ces auteurs-là qui juge les autres. Quand beaucoup de gens disent « Mon enfant n'aime pas lire, du moment qu'il lit, il peut lire n'importe quoi ». C'est une erreur, car, s'il continue à lire de mauvais livres, il va se gâter les goûts. Comme les enfants qui ne mangent que du McDonald, alors qu'ils ont ici des choses qui coûtent beaucoup moins cher, l'avocat, la mangue qui est une merveille, les légumes, ... et que nous dans notre snobisme de les reléguer, même dans les restaurants; à la table, il n'y a pas assez d'avocats alors que c'est la saison. Il y a des choses qui forment notre goût, nous donnent un goût très spécial.

    Et quand je parle d'un écrivain universel, je parle aussi des écrivains haïtiens qui ont une capacité universelle, une audience comme Jacques Stéphen Alexis, Jacques Roumain, il faudrait les lire d'abord, et ensuite venir aux contemporains. Apprendre à lire sans discuter, juste lire. Relire, fait rentrer les phrases qui nous intéressent, les copier. Faire un peu comme un athlète qui s'entraîne, il court, à chaque fois qu'il fait le tour du stade, et ainsi il avance un peu sa technique sans le savoir, il augmente la vitesse petit à petit. Il faut qu'il apprenne à apprendre. Ils sont déjà maîtres trop vite, ils jugent trop vite. Je vois qu'il y a beaucoup de jeunes qui font partie de clubs littéraires, il faudrait leur apprendre à tout simplement lire. Pas besoin de faire des critiques, juste lire, et dire ce qu'ils ont lu, comment cela leur a traversé. Nous voulons voler de nos ailes trop vite, alors qu'on n'a même pas d'ailes.

    LN : Voulez-vous dire, Dany, que les critiques littéraires ne devraient pas banaliser les productions des jeunes écrivains haïtiens qui ont peut-être commis l'erreur de produire trop vite?

    DL : Non, il faut le recevoir pour ce qu'il est. Il ne faut pas juger un jeune écrivain avec les plus grands, on lui fait du tort, d'autant plus on n'a pas connu les balbutiements des ces écrivains qui ont maintenant une carrière internationale. Si je me souviens, Larence Durrel disait : « Mes premiers romans ont tous été renvoyés.» Si on lit l'histoire des écrivains, on verra que, pour les trois ou quatre romans publiés, ils ont écrit une cinquantaine. Et il y en a beaucoup qui sont tombés dans l'oubli. Donc, si on les avait écrasés avec les premiers qui n'étaient pas très bons, on n'aura pas ces chefs-d'oeuvre qui font l'admiration universelle.

    LN : Cela veut dire que l'écriture, c'est un terrain qu'on cultive ...

    DL : L'écriture comme la lecture, c'est une affaire d'abord intime. C'est la meilleure façon d'apprendre, c'est-à-dire lire ou apprendre pour essayer de briller avec les amis dans les salons, dans les groupes. C'est le problème dès fois des clubs de lecture. On passe trop de temps à essayer de montrer aux autres qu'on sait et on oublie ce rapport intime avec le livre. L'écriture aussi est un combat personnel contre les obstacles qui viennent, contre la phrase qu'on n'arrive pas à formuler ce que nous rêvons nous-mêmes. On voit des choses, mais quand on les met sur papier, ça devient terne, eh bien, il faut continuer jusqu'à ce qu'on s'approche de ce qu'on a vu dans notre imaginaire. C'est cela le travail d'écriture.

    Quand je vois des jeunes qui me disent : «j'ai écrit un livre », je leur demande combien de fois, ils répondent : « deux fois », tout en étant fiers d'avoir réécrire leurs livres. J'ai dit oui : « mais il y a de grands écrivains qui reprennent dix fois leur livre. Alors qu'ils ont soixante ans, quarante ans d'écriture, qu'ils ont publié des chefs-d'oeuvre». Et vous, c'est votre premier, vous êtes tout fier d'avoir repris deux fois. Vous voyez, vous ne pouvez pas passer à l'échelle internationale. Vous n'êtes pas un athlète de calibre international. Vous ne vous êtes pas assez entraîné. Puisque l'art est une barre, vous pouvez la placer où vous voulez, très bas, vous l'enjambez chaque matin. Placée au-dessus de votre tête, vous la ratez souvent, jusqu'à ce qu'un jour vous la traversiez. Et cela c'est un travail constant.

    A suivre


    (Propos recueillis par Angie Marie Beeline Joseph)
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    Francesco Sinibaldi | 8 Août 2009, 5:15:

    Cet article a ete extrait du journal "Le Nouvelliste" section culture.
  • Je pensais l'afficher mais mes aptitudes technologiques sont helas encore boiteuses. J'aimerais y aller. Je suis particulierement une grande fan d'Emeline. Je l'ai rencontree il n' y a pas longtemps. C'etait merveilleux! Une vraie diva! En plus nous sommes toutes deux des Gonaives!
  • Haïti: Ranimer les liens entre Haïti et la Pologne
    PEINTURE,LITTERATURE, THEATRE, VODOU

    Déjà 30 ans après, les rencontres, suivies de plusieurs voyages d'échanges culturels entre Haïti et la Pologne, entre l'éminent metteur en scène et théoricien du théâtre, le polonais Jerzy Grotowski et l'artiste plasticien Jean Claude Garoute dit Tiga et Maude Robart, deux influents membres du mouvement Saint- Soleil, la flamme est encore allumée. Une délégation polonaise a visité Haïti entre du 8 au 15 février 2009, dans le cadre de la commémoration de l'Année Internationale Grotowski, en 2009, que la Pologne commémore.Nous avons rencontré ses membres à la direction de Le Nouvelliste.



    Dominique DOMERÇANT

    Le vendredi 13 février 2009, Le Nouvelliste a reçu la visite de Josef Kwaterko professeur de littérature haïtienne et québécoise à l'Université de Varsovie, Leszek Kolankiewior anthropologue du théâtre, et Grezegorz Ziolkowski directeur de l'Institut Grotowski de la ville de Wrocaw. Au cours de cette rencontre entre ces trois personnalités culturelles avec monsieur Max Chauvet, directeur du journal assisté des deux rédacteurs de la section culturelle de Le Nouvelliste, beaucoup de points ont été abordés.

    Il a été question de dégager les différents liens entre Haïti et la Pologne, sur le plan historique et culturel. En passant par la période coloniale à Saint-Domingue on sait que les polonais étaient au nombre de 5. 300 hommes, représentant plus 11% des effectifs de l'armée française de Saint-Domingue, selon le professeur Kwaterko. Selon ce dernier, Jean Jacques Dessalines a eu le support militaire d'un bon nombre de soldats polonais qui faisaient partie de sa garde personnelle.

    Au cours de leur séjour, ils ont rencontré plusieurs personnalités importantes dans les milieux universitaires et culturels en Haïti. On peut citer, entre autres, des membres du rectorat de l'Université d'Etat d'Haïti, dans le cadre d'un accord d'échanges entre l'Université de Varsovie et l'UEH, madame Rachel Beauvoir Dominique de la Faculté d'Ethnologie, Le professeur Michel Philippe Lerebours, madame Nicole Lumarque, des responsables de la Fondation Culture Création, Max Beauvoir, "ati national", prêtre du vaudou...

    Ils ont aussi discuté avec des artistes de Saint-Soleil, parmi ceux qui ont évolué aux côtés de Tiga de son vivant. Des artistes peintres, dont Payas, sont invités au cours du mois de juin 2009, en Pologne, toujours dans le cadre de l'année Grotowski. Leurs tableaux seront exposés avec d'autres collections d'oeuvres haïtiennes déjà constituées. Ils devront participer, pendant dix jours, au projet « Grotowski Haïti : Culture Vodou » « Working progress », ils pourront visiter des villes polonaises, créer et exposer leurs oeuvres.

    Suite à la rencontre entre Tiga, Maude Robart et Grotowski en 1979, un an plus tard soit en 1980, ils étaient près de 13 membres du mouvement Saint-Soleil et un ougan de Casale à participer à un séminaire international dénommé « Théâtre de Source ». Autour des différents points de rencontre entre le théâtre et le vodou, à travers les expressions de la transe.

    Autour du travail de Grotowski

    Jerzy Grotowski est un de plus grands réformateurs du théâtre du XXe siècle.
    Metteur en scène polonais, théoricien du théâtre, pédagogue, créateur de la méthode interprétative, il valorise la présence des acteurs et délaisse les éclairages, décors et costumes superflus qui nuisent à la qualité de la relation avec le spectateur. Cette notion de « théâtre pauvre » fera connaître l'homme de théâtre polonais à travers le monde. Grotowski a pour objectif de (re)trouver l'essence même du théâtre. Selon le professeur, elle se trouve dans l'acteur.

    Pour Jerzy Grotowski, l'acteur est une fin, alors que le rôle est secondaire ; le rôle est un attribut du théâtre, et pas un attribut de l'acteur. Il dit aussi que l'acteur ne doit pas jouer "pour" le public, mais "vers" le public. Continuer >





    Pendant le travail de mise en scène, Grotowski demande le silence et ne dirige presque pas les acteurs, considérant que c'est à eux de jouer "l'essence organique" du théâtre. Ainsi la notion de théâtre ascétique se réalise aussi bien dans le processus de création que lors de la représentation.

    Les écrivains haïtiens traduits en langue polonaise sont Jacques Roumain, Jacques Stéphen Alexis, Frankétienne,Dany Laférierre. Gary Victor est en train d'être traduit avec un de ses romans. Le symbolisme, l'érotisme, le fantastique sont les thèmes qui fascinent les polonais.

    De la présence polonaise en Haïti

    On rencontre en effet aujourd'hui dans la bourgade Fonds-de-Blancs, au sud de Port-au-Prince, dans la direction de Cayes, des hommes et des femmes mulâtresses aux yeux verts et bleus qu'on appelle en Haïti de " Petits-blancs ". Leurs noms de famille légèrement francisés, les Lovinski, les Belnowski, les Biseradzki, les Laboda, les Nosal, les Sobecki, indiquent leurs origines. Sur les pierres tombales du cimitière de Port-au-Prince ou dans les vieux bulletins scolaires, préservés à la commune de Port-Salut, près de Casale, on retrouve les mêmes patronymes.

    Sur le plan religieux ou ethnologique, il existe un lien, en termes de correspondance (image symbolique) entre la « Madone Noire » de la Pologne et Erzulie Dantor, le loa de la maternité. La Vierge Noire de Czestochowa fut portée en amulette sur des médaillons par les soldats polonais arrivées à Saint-Domingue en 1802 et en 1803.

    A nouveau, des ponts sont jetés entre la Pologne et Haïti, pour l'année Grotowski en 2009. Des activités culturelles s'établieront sur le plan artistique et universitaire, via, les champs de la peinture populaire, du vodou, du théâtre et de la littérature...

    Les visiteurs universitaires polonais ont déclaré être frappés par "l'énergie" qui se dégage du peuple haïtien. Cette force s'exprime dans leur art et dans le vodou. Ils croient que depuis "Le Demoiselles d'Avignon" de Picasso et "Le Sacre du Printemps" d'Igor Stravinsky, l'esthétique a changé de camp, s'inspirant des "mythes originels" et des cultures qui n'ont pas été trop influencées par la civilisation occidentale et le cartésianisme.

    Interrogés au sujet de leur intérêt pour la culture haïtienne, ils affirment que le monde est à la recherche d'autres expressions, en dehors des académismes.

    La reprise de relations culturelles entre Haïti et la Pologne est le signe que notre époque contemporaine cherche des "sources nouvelles" dans la religion, dans les arts dit naïfs, dans le théâtre pauvre cher à Jerzy Grotowski.

    Józef Kwaterko de l'Université de Varsovie, dans un article a écrit:
    "Aujourd'hui en Haïti, dans les villages du sud de l'île, à Port-Salut, à Anse-Addrick, à Débouchette, à Desjardins, un proverbe d'usage courant en créole " mouin chajé kon Lapologn" (au sens littéral, " je suis chargé comme la Pologne ") veut dire, selon le contexte : " j'en ai assez ", " j'en ai par-dessus la tête " et " je suis prêt à affronter les épreuves ". Peut-on mieux penser les liens inédits entre les cultures et ressusciter le passé caribéen des Polonais ? Y aurait-il une meilleure métaphore pour exprimer l'espoir d'un recommencement, le prochain épisode dans l'histoire haïtienne ?"



    Présentation de Jerzy Grotowski (1933-1999)

    Né en 1933 à Rzeszow, mort en 1999 à Pontedera. Metteur en scène polonais, théoricien du théâtre, pédagogue, créateur de la méthode interprétative.
    Son travail sur le corps de l'acteur et sur un training physique particulier à la scène ont fortement marqué le théâtre contemporain.

    Il pousse ses acteurs à l'extrême pour diminuer les résistances intérieures de ceux-ci, c'est la via negativa. Le don total de l'acteur pour le jeu organique et immédiat, il l'appelle translumination, et fait de lui un « acteur saint ».



    Dominique DOMERÇANT
    ddomercant@lenouvelliste.com
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    Commentaires utilisateurs
  • Mille fois merci Claudine - vous êtes vraiment généreuse avec vos compliments. Je vais afficher le conte et le tableau en tant que nouvelle discussion.
  • Lundi 29 juin 2009
    La Culture Haitienne célébrée a New York City / L'Haitien Ernest Joseph Barthélemy lauréat d'un concours de texte
    Au cours du mois de mai 2009 écoulé, L’Alliance Française de New York City a célébré la culture haïtienne par le biais d’une série d’événements qui portèrent sur la musique, la littérature, le cinema et les arts d’Haïti. Gardant ce thème, ils lancèrent à la fin du mois un concours d’écriture créative auquels leurs étudiants de tout niveau furent invités à créer un texte à propos d’un œuvre d’art haïtienne. L’œuvre d’art sélectionnée fut un tableau du peintre Haitien Edgard Jean-Baptiste intitulé Assassinat. Parmi les quinze textes soumis au concours, les professeurs de L’Alliance choisirent les meilleurs des cinq lesquels les auteurs ont reçu divers prix. Le 3ème prix fut gagné par un américain d’origine haïtienne, Ernest Joseph Barthélemy.
    Le Tableau du Peintre Haitien Edgard Jean-Baptiste Assassinat .

    Ernst mes felicitations ! Je savais que tu avais bcp de talent! j'ai essaye de copier le tableau mais sans resultat. Saurais-tu le poster sur le site?
  • Salut Thierry,

    Quant à l’anglais en Haïti, je pense qu’il s’agit plutôt d’une question économique, c’est-à-dire se peut-il que l’anglais soit utile pour servir l’avenir économique du pays – et non tout simplement “to please some people” – et la question linguistique là-bas ne cesse pas d’être passionnément discutée à tout égard.

    À propos de ce que vous dites au sujet du freinage de la réussite collective par la jalousie, l’envie et l’égoïsme, pouvez-vous préciser ce que vous voulez dire par cela? Je ne trouve pas que de telles généralisations sur une situation plutôt complexe apportent un rien d’éclaircissement à ceux qui ne comprennent pas grand-chose de l’histoire et la politique haïtiennes. Merci beaucoup.

    Cordialement,

    Ernest BARTHÉLEMY
  • L'education de la masse populaire doit etre une priorite a Haiti! Francais & Creole par tradition,anglais or english to please some people... La diaspora haitienne a prouve ses capacites,mais malheuresement,jalousie,envie et egoisme freine la reussite collectif...
  • Je viens de vous ajouter tout plein de musiques video. Regalez-vous!!!
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