Francophone-American Hip Hop Artist
Hello everyone!I'm Céline from Taste of France and we are organizing a major two-days event in September called Taste of France Show aiming to promote France in all its aspects.We would like to have an area dedicated to Francophone hip-hop culture. Do you know if there is a francophone hip-hop artist living in New York (or near the area)? All francophone-american hip-hop artists are welcome!Let us know if are thinking to special artists or if you would like to be yourself involved in this…
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Rumsey Playfield - Central Park, New York, NY
premiere fois a NY
Potion Approaching
Red Right Hand
Yael Naim, Too long
This song is relevant as it has English subtitles and deals with being Muslim and coming to term with the horror of September 11th.
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Today featuring Montgomery
Montgomery est l'un des groupes les plus excitants du moment. De France ou pas, en français ou pas, pop ou pas : l'un des meilleurs groupes tout court, un point (d'exclamation), c'est tout.
Orelsan, symptôme de la régression mentale généralisée.
chronique : Orelsan, symptôme de la régression mentale généralisée.
par Maurice Merchier, Professeur en classes préparatoires honoraire
18.07.09
Au début du siècle, dans les petites troupes de théâtre itinérantes, il n'était pas bon de jouer le rôle du traître, car des spectateurs attendaient parfois le méchant à la sortie pour lui « casser la gueule ». Dans les années cinquante, Georges Brassens eut des ennuis avec la censure, en invitant à se réjouir avec lui - dans une chanson célèbre - qu'un jeune juge se fasse sodomiser par un gorille : exemples de l'incapacité d'une partie de la population, mais aussi des pouvoirs publics, de comprendre que l'art opère une mise à distance entre le texte et l'auteur, le rôle et l'acteur, l'humoriste et ses personnages... De façon générale, entre l'œuvre et le créateur, que ce soit dans les arts plastiques, au théâtre, au cinéma, en littérature, ou en chansons ; c'est évidemment au second degré que le spectateur ou l'auditeur doivent également se placer pour recevoir, comprendre, interpréter...
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Le temps a passé, le niveau d'instruction a augmenté et tous les mois de juillet, les nouveaux bacheliers battent obstinément les records de l'année précédente. L'entendement s'est répandu, et a suffisamment progressé pour que chacun ait compris qu'il ne fallait pas dénoncer à la police Michel Sardou chantant sur des paroles de Delanoë qu'il avait envie de violer des femmes, ni livrer à la justice Michel Berger et Luc Plamondon, parce que dans Starmania des loubards se vantent d'en faire autant aux filles dans les parkings ; tout le monde (ou presque) a compris que les propos racistes ou machistes que Coluche tenait sur scène avaient pour but de ridiculiser les racistes ou les machistes.
Il y a fort à craindre que la déprogrammation d'Orelsan des Francofolies de La Rochelle soit le signe d'un retour du balancier, d'une régression vers les brumes bien-pensantes de ces époques que l'on croyait révolues. La qualité - fort douteuse au demeurant - de la chanson incriminée (« sale pute ») n'y change rien : le débat sur cette affaire révèle d'inquiétantes confusions dans les argumentations. Ségolène Royale a-t-elle ou non exercé un chantage aux subventions ? Comme si une déprogrammation sans chantage devenait pertinente !
On invoque le fait que le chanteur a retiré la chanson épinglée de son répertoire, comme si le fait de ne plus l'interpréter en public atténuait le caractère sulfureux de son contenu. Le ministre de la culture rappelle la violence de certains textes de Rimbaud ; on lui répond que Rimbaud... est Rimbaud, et qu'Orelsan ne lui est pas comparable (ce que d'ailleurs F. Mitterrand n'a pas prétendu) ; certes, l'argument selon lequel on peut tout pardonner à ceux qui ont du génie, ou simplement du talent, mais pas à la piétaille chantante de nos plateaux télévisés ou au tout venant des entrailles d'internet n'est pas absurde, mais il n'existe jamais de critère indiscutable pour faire le partage, et on sait bien qu'il n'est pas possible de garantir le verdict de la postérité.
On invoque aussi le risque d'une prise au premier degré des paroles (et de la gestuelle du clip) de « sale pute », et donc d'une incitation à la violence contre les femmes dans certains milieux, alors qu'il peut tout aussi bien servir de repoussoir ; là encore, nul ne peut savoir quel sera l'effet dominant - car il est à l'évidence divers - d'un texte choc sur les auditeurs/ spectateurs, pas plus qu'on ne peut savoir si les innombrables scènes de viol vues dans les films ou les séries provoquent l'horreur de la chose, ou attisent les fantasmes et incitent à passer à l'acte.
Tous ces dangers ne sont pas nouveaux, et si - même en art - on veut faire prévaloir le risque zéro, l'expurger de toute provocation, et n'en permettre que des formes aseptisées, il faudra aussi - par exemple - faire disparaître de nos musées et de nos expositions la plus grande partie de l'art contemporain et du surréalisme, entre autres. Mais nous y viendrons peut-être (des expositions récentes ont été interdites, et plusieurs commissaires ont déjà eu des démêlés avec la justice).
Il n'est pas possible ici d'analyser les causes de cette régression. Mais on voit bien les liens qu'il y a avec certains traits dominants de l'époque, comme l'aversion pour le risque, (il y aurait beaucoup à dire sur le bruit médiatique autour de la grippe A), et surtout le nouvel ordre moral qui - par exemple - fait du fumeur un être non fréquentable, de l'automobiliste un assassin en puissance, et tend à l'exclure de l'humanité s'il dépasse d'un kilomètre à l'heure la vitesse maximum permise, et d'un milligramme le taux d'alcoolémie autorisé.
Le XXème siècle nous a débarrassés des idéologies, le XXIème risque de nous étouffer sous l'hygiénisme, la police des mœurs, et le nouvel ordre moral. L'art - sous toutes ses formes - risque d'en être la première victime. Comment ignorer l'histoire au point de ne pas savoir que c'est souvent sur un terreau de scandale que les œuvres les plus lumineuses naissent et se développent, avant de défier le temps ?
http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/07/19/orelsan-symptom...