« Curieuses invencions, des espritz fatiguez recreatives »: vertus et périls de la fiction chez Lemaire, Bouchet et Rabelais
French Department Lecture
Que le récit fictif serve à dire obliquement le vrai, nombreux sont les auteurs de la Renaissance qui partagent cette idée; mais en la partageant ils la divisent—la comprennent et l’exploitent différemment, ne réagissent pas de la même manière aux occasions qu’elle procure, aux objections qu’elle soulève. Nous comparerons ici les positions, apparentées malgré leur divergence, de trois écrivains de la première moitié du XVIe siècle—deux historiens sérieux, un romancier comique—quant à la nature de la fiction, quant à ses espèces et à leurs effets respectifs, et quant au rôle qu’il convient (ou non) de lui faire jouer dans la mise en discours de la vérité.
François Cornilliat est professeur au Département de Français de Rutgers University. Ancien élève de l’École Normale Supérieure et agrégé de Lettres Modernes, il a obtenu un Doctorat d’État en 1991 à l’Université Paris 8–Saint-Denis. Ses travaux sur la littérature de la Renaissance portent principalement sur la poésie et ses relations avec la rhétorique aux XVe et XVIe siècles: question abordée d’abord dans « Or ne mens ». Couleurs de l’Éloge et du Blâme chez les « Grands Rhétoriqueurs » (Paris, Champion, 1994), puis dans Sujet caduc, noble sujet. La poésie de la Renaissance et le choix de ses « arguments » (Genève, Droz, 2009). Il a aussi édité, avec Richard Lockwood, Ethos et Pathos. Le statut du sujet rhétorique (Paris, Champion, 2000), et publié trois recueils de poésie. Il travaille actuellement à un nouveau livre de poèmes, et prépare, avec l’historien Laurent Vissière, une édition critique du Panegyric du Chevalier sans reproche de Jean Bouchet.
Comments