Bonjour,
Voila un texte qui interpelle. Qu'en pensez-vous?
CSTGL
Le début de la fin de la langue française en Haïti.
Pradel Charles
15 Janvier 2011
Avec une capacité d’accueil de 10, 000 étudiants par jour (très important à noter) l’université offerte à Haïti par nos voisins Dominicains marque le début de la fin de la Francophonie ou Franco-stupidité dans la première république noire du monde. Ce campus va en effet plus que tripler la capacité d’accueil de l’université d’état qui est de 3000 places annuellement pour un total de 15 000 étudiants d’après les chiffres provenant du site internet de l’université d’Etat d’Haiti (j’espère qu’ils sont à jour) .
Stupide comme les Français !
Acculée de jour en jour et au bord de l’extinction la langue française peut être mise dans la catégorie des espèces en voie de disparition. En effet, la langue la plus parlée au monde est le Mandarin (Chinois), l’Anglais est la langue officielle pour le business à travers le monde qui lui-même est en compétition très serrée avec l’Espagnol qui très bientôt va le dépasser. Quelle est l’utilité pratique du français dans cet environnent linguistique mondial très dynamique ? A terme, La langue Française ne sera bonne que pour les musées ou pour un petit groupe de nostalgiques. D’autant plus qu’elle est en passe de perdre à moyen terme une partie relativement importante de sa franco-stupidité, Haiti ; 10, 000,000 d’âmes aujourd’hui 13 à 16 000,000 très bientôt.
La grande question à se poser pourquoi les français n’avaient –ils pas établi en Haiti une ou plusieurs universités pour consolider leur cacophonie pardon francopholie. Il n’y a aucune explication rationnelle à leur attitude et manque de clairvoyance car se serait été une démarche intelligente ancrant d’avantage leur présence dans la première république noire du monde. Le corollaire obligé de cette présence linguistique et culturelle française serait l’achat de plus de Renault, de Peugeot et de produits français. Peut être que le marché haïtien n’était pas encore très alléchant. Mais que diable, il n’y a pas que le profit dans la vie. Les auto-flagellateurs diront que les haïtiens sont responsables puisqu’ils devraient propreté leur maison d’abord. Nous leur dirons d’allez se faire voir car quand ces messieurs de l’international veulent quelque chose d’Haiti ils l’obtiennent sans coup férir, ils n’ont qu’a tordre le bras ou le coup de leurs représentants en Haiti Oops… de nos dirigeants. D’ailleurs les Dominicains n’ont pas posé le problème de la corruption des dirigeants haïtiens pour se lancer dans ce méga projet.
La langue de Molière a perdu une dent !
Stupidité ou peut être racisme, puisque la géopolitique montre clairement qu’avec la montée en puissance des Dominicains, Haiti et les élites haïtiennes n’avaient pas d’autres choix que de se mettre à l’écoute de la langue de Cervantès, avec déjà des dizaines de milliers d’étudiants haïtiens fréquentant les universités dominicaines. Pour l’édification de nos lecteurs contrairement aux universités Haïtiennes, les universités Dominicaines offrent plus de 400 programmes de différents niveaux et accusent un effectif de plus de 322,000 étudiants dont la moitié fréquente les 12 campus de l’université automne de Santo Domingo la première université dans le « nouveau monde » créée en 1537
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Très bientôt, nous assisterons à l’émergence en Haiti d’une élite intellectuelle à background espagnol ou plutôt Dominicain a coté de celle qui est maintenant formée dans les universités nord américaines. La portion congrue (le reste) sera celle qui sera formée en Haiti et deviendrait par ainsi minoritaire dans son propre pays. Plus de 2, 000,000 d’Haïtiens en République dominicaine un autre 2, 000,000 en Amérique du nord et seulement une infime partie de nos refugiées économiques appelés diaspora se retrouve dans un pays francophone. Pour ces quatre millions de refugiés économiques qui sont dans une lutte constante avec l’anglais ou l’espagnol, le français ne leur est d’aucune utilité.
Quelle est donc la place du français et de la France dans tout cela ?
Cette université sera très certainement contrôlée par les professeurs PHD Dominicains et l’espagnol sera naturellement une langue d’enseignement. Nous n’allons pas verser des larmes de crocodiles pour l’extinction lente mais sure du français en Haiti, car nous comprenons les motivations des Dominicains nous devons nous positionner pour tirer notre épingle du jeu car « Se sòt ki bay enbesil ki pa pran ». Pourquoi défendre le français lorsque la France ne nous a rien donné en contrepartie. La France devrait donc payer le prix pour l’isolement linguistique dans lequel sa langue nous a fourré. Très bientôt on assistera à des écoles primaires et secondaires qui modifieront leurs cursus pour préparer les enfants pour une meilleure intégration dans ce nouveau univers c'est-à-dire beaucoup plus d’Anglais et surtout d’Espagnol dans les écoles.
A quoi sert 30 millions de dollars si l’on projette un revenu récurrent de plus de 2 milliards de dollars par an. Ils ne sont pas si bêtes que cela les Dominicains à court terme on ne va pas seulement les voir sur la route de carrefour mais ils seront partout dans les grandes salles et les grandes familles. Les soucis des nouveaux dirigeants Dominicains sont purement économiques et non ethniques … ils veulent avancer leur agenda.
De fait, les produits Dominicains ne seront pas seulement les spaghettis, les pates dentifrices et les œufs ; ils seront également les directeurs généraux, les ministres et pourquoi pas les futures présidents d’Haiti. La France deviendra de plus en plus lointaine et froide. Son influence diminuera et notre relation avec elle ne sera que sporadique dans les rencontres de la franco-stupidité.
Les Dominicains ont osé et ils vont réussir leur pari car rien n’est plus important que de contrôler la tête de l’élite d’un pays. Dans un avenir par trop lointain on assistera à un croisement de fer entre deux groupes d’intellectuels et de technocrates. Les « autres » majoritaires composés principalement d’hispanophones et la minorité francophones réduite à une peau de chagrin à cause justement de la courte vision de la politique française à l’égard d’Haiti.
Le Français disparaitra en Haiti par une absence d’utilité.
Les investisseurs coréens qui vont venir s’installer dans le nord du pays et les autres qui vont suivre visent les Marchés nord et sud Américain ils n’ont que faire de la langue Française et des francophones ils ont besoin de cadres bien formés pouvant s’exprimer couramment en Anglais et surtout en Espagnol. D’où la nécessité de cette université placée stratégiquement dans le nord, le nouveau pôle de développement du pays. Pourquoi le nord parce qu’il y a aussi la Citadelle que les dominicains convoitent pour ajouter dans le package deal offert a leurs touristes.
La République Fédérale Haitiano-Dominicaine !
Les structures politiques et surtout la classe économique de l’autre coté de la frontière ont compris que très bientôt La République Dominicaine deviendra notre principale partenaire économique. Et de plus, dans un avenir pas trop lointain économie d’échelle aidant les deux pays n’ont de choix que de créer un marché commun qui se transformera en une espèce de fédération et à très long terme les deux pays n’en feront qu’un. Je vois déjà des yeux éberlués prêt à faire un arrêt cardiaque pas de panique restons calme! - Et Pour répondre à vos questions, imaginer en 1945 comment les Français ou les Allemands accueilleraient l’idée du marché commun européen, de la monnaie commune européenne et aujourd’hui d’un représentant des affaires étrangères européennes et on flotte même l’idée d’un Président de l’Europe et d’une armée européenne.
Anticipant ces chaines d’évènements à venir et comme diriger c’est prévoir les Dominicains ont pris le devant pour mettre en place le plus grand outil de domination et d’intégration - une université. Ils ont déjà sécurisé la main d’œuvre à bon marché maintenant ils veulent former sur le territoire haïtien les nouveaux cadres ou technocrates qui viendront servir dans la nouvelle phase de leur projet de développement qui sera des investissements à forte valeur ajoutée surtout la technologie de pointe de leur coté de la frontière et ils vont partager avec nous l’industrie hôtelière et touristiques et surtout nous laissé la sous-traitance.
La grande question pour nous autres Haïtiens est comment tirer avantage ou du moins gérer cette dynamique qui semble nous être imposée ? S’il y a une chose positive pour l’instant ce sera notre rapprochement avec les pays de l’Amérique latine avec une utilisation généralisée de la langue de Cervantès car il semble que la langue de Molière a perdu une dent.
Quelque soit le nom officiel donné a ce complexe universitaire le peuple va toujours l’appeler l’université Dominicaine comme nous appelons nos réfrigérateurs frigidaires, nos génératrice delco.
Pradel Charles
15 Janvier 2011